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Psychologues en Italie : « Non à la collaboration »




L’Association des Psychologues freudiens vous informe de ce communiqué alertant sur la situation de nos collègues psychologues en Italie.

L’on peut y lire que leurs inquiétudes de voir la profession de psychologue être utilisée et para médicalisée ou transformée en rôle de « contrôleur du prétendu bien public » rejoint les nôtres.

Nous vous proposons de le lire et de le faire connaître.

Déclaration de la Présidente de l'École Lacanienne de Psychanalyse du Champ Freudien du vendredi 22 septembre 2023

Par Laura Storti

« Non à la collaboration »

Du 21 au 25 septembre, l'Ordre national des psychologues appelle ses membres à voter, par une seule question référendaire, sur l'acceptation ou le rejet du nouveau Code de déontologie. Le texte soumis au vote mérite une lecture et une évaluation approfondies, mais ce qui ressort immédiatement de son approche, c'est l'affaiblissement du principe du secret professionnel, un aspect très préoccupant. Il s'agit essentiellement de la dangereuse confirmation de la soumission croissante de la figure du psychologue et du psychothérapeute au rôle de « contrôleur » du prétendu bien public, ainsi que de l'ordre public lui-même, c'est-à-dire de plus en plus au service du discours du maître.

Déjà dans les années 1970, Jacques Lacan mettait en garde les travailleurs psychiatriques contre le danger de jouer le rôle de collaborateur. Mais d’autres passages du document apparaissent également pour le moins discutables. En particulier, la prémisse « éthique » du nouveau Code de conduite, qui n'est même pas soumis au vote et dont le premier point formule ceci: « Les psychologues fondent leurs recherches et leur pratique professionnelle sur des connaissances scientifiques spécifiques, discutées et partagées par la communauté internationale et la communauté scientifique nationale".

Au-delà de l'incapacité à définir de quelles communautés scientifiques internationales et nationales il s'agit, considérant que ces communautés opérant au niveau national et international représentent une multiplicité non réductible ; ce qui apparaît évident est le risque que le travail du thérapeute soit de plus en plus instrumentalisé par des directives ministérielles de plus en plus strictes et standardisées.

Au nom de la « scientificité », le risque est d’apporter des solutions thérapeutiques, non pas au sujet traité, mais plutôt à une présumée communauté sociale et politique qui sauvegarde et impose sa conception de la santé et du soin. Une standardisation du traitement qui élimine la singularité du sujet, élément essentiel dans le travail du psychanalyste.

Un autre point critique qui ressort du texte est la subordination toujours croissante des soins psychologiques au principe du « droit à la santé ». Une hypothèse qui suggère la disparition du principe d’autodétermination et de liberté de traitement, ce qui conduit, à notre avis, au recours exclusif à la psychologie cognitivo-comportementale. Comme on l'a déjà vu ces dernières années, notamment dans le débat sur l'autisme, mais aussi dans la codification et la gestion des DSA (spectre autistique) cette dernière deviendrait ainsi la seule pratique thérapeutique fonctionnelle avec son paradigme protocolaire. Je crois pouvoir dire que ce document dessine clairement l'étreinte malheureuse entre la « science » et le marché dont l’épilogue est la multiplication des lieux de ségrégation.

Laura Storti Présidente SLPcf

École lacanienne de psychanalyse du champ freudien


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