top of page

Extension du domaine de l'autisme - Le domaine de l'autisme vu par un média du troisième type



Claire Ballongue - Extension du domaine de l'autisme
.pdf
Download PDF • 540KB

Le 26 septembre dernier a été publié sur Hospimedia[1] un article intitulé « La Nouvelle-Aquitaine déploie une offre pilote autour des troubles du neurodéveloppement ».

Cet article, véritable hymne à la gloire d’une association ayant pignon sur rue en Gironde, laisse songeur tant par son parti pris idéologique, par la politique de désinformation qu’il véhicule, que par l'extension du domaine de l'autisme qu'il vise à répandre.

La Nouvelle-Aquitaine, région comprenant 12 départements, se voit subitement réduite au seul département de la Gironde. S'agit-il d'un gonflement moïque excessif du Girondin ? À moins que cela ne révèle un saisissant lobbying.

Deux des objectifs principaux du groupement d'intérêt scientifique (GIS) « Autisme et TND » auquel il est fait référence sont, d'une part, de « prendre en compte tous les savoirs et toutes les expériences » et, d'autre part, de « combattre les mauvaises pratiques et partager les avancées ». À savoir, « ne pas répandre les “fake news” et les croyances sans fondement scientifique ainsi que les pratiques maltraitantes qui en découlent[2] ».

Toutes les personnes citées dans cet article sont de farouches défenseurs de l'usage unique des recommandations de bonnes pratiques professionnelles de la HAS dans le dépistage et le traitement de l'autisme. Voilà qui semble bien partial...

Côté fake news, nous sommes servis !

Faut-il vraiment rappeler que les troubles neurodéveloppementaux (TND), catégorie fourre-tout s’il en est, regroupent les troubles du spectre de l’autisme, les troubles du développement intellectuel, le déficit attentionnel, l’hyperactivité, les dys ? Sans doute puisque cet article mentionne exclusivement l'autisme, à une exception près, lorsqu’est mentionnée l'ouverture d’un SESSAD Dys.

Il est affirmé que « l’approche psycho-éducative et les méthodes d’intervention cognitivo-comportementales développées dans l’autisme sont bénéfiques pour le plus grand nombre ». Sur quels éléments repose cette déclaration, qui est bien loin de prendre en compte tous les savoirs et les expériences ? À quelle méthode cette recherche ou enquête s’est-elle fiée, comment s’est-elle déroulée ? Qu'est-ce que « le plus grand nombre » ?

Voilà une assertion n'ayant d'autre visée que d'étendre, à partir de l'autisme, la même méthode pour tous. Et ce, d'autant plus qu'il est précisé qu'il est grand temps de construire « un vrai plan Marshall pour les adultes ».

Il s’agit, semble-t-il, de répandre des méthodes spécifiques, même si aucune preuve scientifique n’a pu conclure à leur efficacité.

L'autisme fait bien, comme le soulignait Solenne Albert, figure de cheval de Troie permettant d'imposer ces méthodes dans le domaine du soin.

Dans cet article, un paragraphe est consacré aux CMPP de la Gironde. L’association gestionnaire de ces CMPP y est encensée, ses qualités de précurseur mises en avant. Devançant de plusieurs années la publication du cahier des charges de la Nouvelle Aquitaine, cette association avait fait le constat d’une quasi absence de diagnostic TND chezles enfants suivis, et d’en conclure que les personnels étaient mal formés, « sans aucune compétence sur les TND ». Aujourd’hui, « plus de 70% des professionnels ont préféré partir », nous dit-on pudiquement. Un management digne de France Télécom.

Voilà donc ces structures dotées d’équipes nouvelles aux compétences orientées par les recommandations de bonnes pratiques professionnelles...

Autre constat fait par cette association, la perte du lien avec l’Éducation nationale. Comment y remédier ? En signant une convention de partenariat précisant que toute demande adressée au CMPP devra provenir de l'école ou être validée par un professionnel de l'Éducation nationale. L'Éducation nationale prescripteur ?

Une convention pour signer la fin de l’accès libre, et pour tous, au CMPP.

Une politique de communication visant à distiller la nécessité d’une approche unique en faisant de l’autisme le seul représentant des TND.

Notons que dix jours après la publication de cet article, cette même association remet le couvert avec la publication, dans ce même « média », d’un nouvel article intitulé : « Le centre médico-psycho-pédagogique de Cenon dépiste les troubles du neurodéveloppement »...



[1]. Créée en 2001 Hospimedia, société par actions simplifiée (SAS, sorte de starts-up créée en 1994) est présidée par NEHS développement, autre société par actions simplifiée, créée en 2014). [2]. https://handicap.gouv.fr/groupement-dinteret-scientifique-gis-autisme-et-tnd

60 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page